Avant toute chose, la mission générale du tuteur est d’accueillir, d’aider, d’informer et de guider le stagiaire DEJEPS /DESJEPS. Il doit également veiller au respect de son emploi du temps. C’est lui qui assure la liaison entre la structure d’enseignement (club/académie) et le centre de formation. Son rôle est essentiel au sein du dispositif.

      1. Le rôle du tuteur

Le tuteur est l’une des pièces maîtresse dans la réussite de la formation du stagiaire. Il a le savoir, l’expérience et il connaît généralement la structure sportive. Son rôle va être de guider son stagiaire tout au long de l’année, d’avoir toujours un œil sur lui, de l’aider à se révéler progressivement mais surtout le tuteur a le devoir de se rendre disponible un minimum pour répondre aux questions du stagiaire, pour lui donner des pistes d’explorations, le recadrer si nécessaire, lui faire des feedbacks sur ce qu’il a observé

      2. Connaître le stagiaire

Lorsque l’on est tuteur, nous avons le devoir de connaître notre stagiaire. Soit on le connait depuis longtemps et à ce moment là il est juste nécessaire de faire un état des lieux de la motivation du futur enseignant, de ses envies, de ses peurs (au même titre que la prise en main d’un joueur), soit le stagiaire est nouveau et à ce moment là il est très important d’apprendre à le découvrir, de le questionner, de lui montrer aussi qui on est pour qu’il en connaisse un maximum sur nous, nos valeurs, nos méthodes de travail, nos ambitions au sein de la structure.

      3. La relation Tuteur / Stagiaire

La relation entre le stagiaire et son tuteur doit trouver un équilibre. De toute évidence le but du stagiaire va être d’apprendre un maximum de choses au contact de son tuteur, de l’observer, de le questionner, de travailler avec lui. Le tuteur lui, va avoir tout intérêt à être proche (au moins professionnellement) du stagiaire pour l’accompagner au mieux et lui transmettre le plus possible. Dans tous les cas, il est nécessaire, qu’une relation de confiance s’installe et que chacun d’eux puisse compter l’un sur l’autre. Le rôle du tuteur va être là de donner un cadre au stagiaire, de prendre du temps pour lui et de faire des compte rendus réguliers (réunion en tête à tête minimum 2 fois par mois; entre 30′ et …. ).

      4. L’image

En tant que tuteur on a le devoir de dégager une image professionnelle irréprochable: arriver toujours à l’heure, ne pas ou peu utiliser son téléphone sur les courts, ne pas fumer devant les adhérents, avoir un discours positif et parler positivement de son club, des bénévoles, des adhérents. L’enseignant est l’image, il doit en permanence faire attention à ce qu’il dégage, à ce qu’il exprime, à son humeur qui doit toujours être bonne au club!

L’image est également et fortement due à ce que l’on porte: la communication non-verbale est 93% de la communication, c’est pourquoi il est OBLIGATOIRE que tous les coachs sous contrat respectent les marques qui les sponsorisent et jouent le jeu au maximum. Un coach qui est habillé de la tête au pied de la même marque, qui aura la raquette du sponsor du club avec le logo de la marque dessus aura au premier abord plus de crédibilité et d’attention qu’un bon entraineur qui ne fait pas attention à son image. La dessus, le tuteur a un énorme rôle à jouer comme sur le fait d’apprendre au stagiaire à vendre le bon matériel aux élèves des écoles de tennis (j’en profite pour faire un clin d’oeil à toute l’équipe de Tecnifibre qui fait un travail formidable au sein des clubs et qui est véritablement proche des enseignants de tennis).

      5. Les liens avec le centre de formation

Le tuteur a le devoir de se tenir au courant de l’évolution de son « poulain » au sein du centre de formation (relation avec les intervenants, avec ses camarades, concentration et rigueur lors des cours théoriques, implication dans les exposés et devoirs…). Le but est d’être au plus proche de son stagiaire de façon à ce qu’il se sente cadré, soutenu et qu’il prenne confiance en ses capacités de coach, qu’il soit motivé tout en apprenant l’humilité, le travail en groupe, les échanges d’avis contraires…

Par contre, le centre de formation lui aussi a le devoir de jouer le jeu, de faire des bilans écrits et oraux aux tuteurs, de les tenir au courant si il y a des glissements de comportements ou de motivation.

      6. Mon expérience en tant que stagiaire

C’était en 2008. Je venais tout juste d’avoir 19 ans et je venais d’arriver dans la région de Poitiers où mon centre de formation s’est trouvé être le CREPS de Boivre (Pôle France de Poitiers) et ma structure d’accueil le Tennis Club du Petit Fresquet (en Charente).

Sortant d’un sport études (la HDN Academy) je ne savais pas du tout à quoi m’attendre en changeant radicalement de vie (passage d’une structure internationale de haut niveau à un club de tennis Charentais).

« Me mettre dans le bain » a été très compliqué pour moi (apprendre à connaître le fonctionnement du club, mon tuteur, les enseignants, les groupes de joueurs…). Étant très ambitieux mes débuts ont été très compliqués à gérer pour moi émotionnellement mais deux personnes ont fait la différence: Le responsable de la formation (Laurent Garros) qui est un formateur et un homme extraordinaire et mon tuteur (Pascal Sylvestre).

Mon tuteur a été extraordinaire et je pense vraiment que grâce à lui je suis aujourd’hui un coach complètement différent de celui que j’aurai pu être si mon tuteur ne m’avait pas porté d’intérêt.

Cet homme de 53 ans, BE 2, préparateur physique à la ligue de Poitou-Charente, préparateur mental m’a donné, tant donné… Toute les semaines il me prenait 1h pour discuter des problèmes que je rencontrais, de mon évolution sur le terrain, dans ma communication. Il me préparait aux examens, oraux comme écrits et je me rappelle même qu’il me filmait faisant des démonstrations de chaque coups, en séance et on commentait les moindres détails de ma communication verbale et non-verbale!

De mon côté, j’aurais pu arriver en club et prétendre tout connaître sachant que j’arrivais d’académie, sachant que quelques jours avant je venais de finir 1er des tests de sélection avec plus de 17 de moyenne générale. Mais non, j’ai respecté mon tuteur, je l’ai écouté, je l’ai respecté et je pense que c’est grâce à ça qu’il m’a tant donné …

      7. Mon point de vue

J’ai voulu faire cet article car je trouve sincèrement qu’il y a de plus en plus de dérive à ce niveau là alors que pour moi la relation tuteur/stagiaire est fondamentale dans la réussite professionnelle du stagiaire !

Depuis maintenant presque 10 ans que je suis enseignant de tennis, j’ai beaucoup voyagé, côtoyé de nombreux coachs (diplômés et en formation) et je trouve que ce respect, que cet accompagnement se fait de plus en plus rare. Sans citer de centre de formation, j’ai même été tuteur il y a quelque temps d’un jeune CQP et en appelant le centre de formation pour me présenter et créer un lien avec les responsables la réponse a été: « mais pourquoi vous nous appelez, le tuteur c’est un nom sur un bout de papier, dans la région personne ne se fait chier avec ça » !

Cela m’a complètement choqué et refroidi sachant que le stagiaire lui même (comme beaucoup de jeunes en formation maintenant) avait tellement de croyances qu’il savait déjà « tout » sur le métier de d’enseignant de tennis.

Je pense, sachant que les élections viennent juste d’avoir lieu et que les chantiers sur l’enseignement vont être nombreux. Remettre au coeur des débats le rôle et la place du tuteur dans l’accompagnement au diplôme du DE JEPS est primordial !

==> Vous pouvez également voir mon avis sur l’évolution du diplôme du DEJEPS sur le dernier GrandChelem dans la rubrique « parole de coach »

Pour toute question, n’hésitez pas à me contacter via mon compte facebook pro: AntoineHdnacademy

Antoine POURIN
Coach Tennis – Préparateur Mental
Social Media Manager
HDN Academy